C’est une tradition dans l’histoire des Jeux Olympiques: ils se terminent toujours par le marathon. Ceux de Paris ne dérogent pas à la règle: le marathon messieurs se déroulera le samedi 10 août à 8 heures, et celui des femmes le lendemain, à la même heure. Mais entretemps, dans la nuit du 10 au 11 août, il s’en prépare un troisième: le ‘‘Marathon pour tous’’.
Les athlètes emprunteront un parcours mythique, celui qui mena en 1789 les Parisiennes et Parisiens jusqu’à Versailles, pour aller chercher Louis XVI et Marie-Antoinette.
Un parcours inédit et atypique, avec 438m de dénivelé positif, et la montée du Pavé des Gardes entre le 29e et le 31e kilomètre.
La bataille des inscriptions
Mais pour obtenir le dossard, “le Graal ” comme le dit Hélène Crescenzo, qui s’est impliquée avec son mari dans ce challenge dès le début des inscriptions en 2021, il a fallu réunir 100.000 points lors de diverses épreuves, répertoriées auprès du Club Paris 2024.
20.024 dossards ont été attribués pour le 10km, et encore 20.024 pour le marathon, chaque fois attribués de façon paritaire à 10.012 hommes et 10.012 femmes. Pas une sinécure quand on sait qu’il y avait 450.000 demandes enregistrées!
Helène Crescenzo a été la première. Elle a débuté l’athlétisme il y a seulement 2 ou 3 ans, et voulait courir un marathon pour ses 50 ans. Elle a obtenu son dossard en juillet dernier après 20 challenges courus. C’est la maman de Lou. Son mari Didier sera aussi dans l’aventure.
Le 3e, Cyril Blom, est unijambiste: “Se lancer dans cette aventure ne se fait pas au hasard. Mon équipe de prothésistes a mis au point une prothèse qui réunit tous les critères “. Il a participé aux JO de Barcelone en 1992 et d’Atlanta en 1996 dans l’équipe de Frande handisports de volley.
Le 4e, Sébastien Blandin, est fou de joie: “Je pense que l’émotion sera très forte au départ “. Tous sont de Cavalaire mais licenciés à Saint-Tropez.
Enfin, Sandra Lehugueur et son compagnon Stéphane Calvani sont des habitués des courses sur route. “Lou sera notre force “, précisent-ils. Ce sont les deux Tropéziens ‘‘de service’’. Et tous sont “gonflés à bloc”!
À LIRE AUSSI
Si cette participation au Marathon pour tous, organisé en marge des JO de Paris, est une belle aventure pour les sportifs locaux, c’est aussi une belle histoire car au-delà de la performance sportive, le but est de courir pour Lou.
Lou Crescenzo est une jeune fille née à Saint-Tropez en 2004, une des dernières naissances à la maternité de l’ancien hôpital, mais qui a grandi à Cavalaire. à l’âge de 19 ans, cette sportive accomplie, passionnée de chevaux et de sports équestres (elle a participé à cinq championnats de France, obtenant la médaille de bronze en 2015), apprend qu’elle est atteinte d’une forme grave de cancer, le sarcome Ewing.
D’hôpitaux en hôpitaux et de traitements en traitements, ses projets sportifs se sont écroulés, étant même amenée à vendre son cheval tant aimé. Toujours en soins à Paris, Lou est animée d’un courage exemplaire, à tel point qu’elle a décidé de se battre pour remonter à cheval dès 2025, confiant à sa maman Hélène (qui sera au Marathon de Paris) que “si je ne peux pas faire de compétition comme tout le monde, je ferai les Jeux Paralympiques un jour”.
C’est pour Lou et pour recueillir des fonds en vue de l’achat d’un cheval, à travers la cagnotte de l’espoir, que les marathoniens de l’US Tropézienne courront à Paris.
Les deux cagnottes sur lesquelles effectuer des dons
Voici où effectuer des dons pour le rachat d’un cheval de compétition pour Lou: https://lydia-app.com/pots?id=
Article du Var Matin du 31/07/2024